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Comparaisons internationales des denturistes
Cette page présente une vue d’ensemble des pays qui ont déjà intégré les denturistes ou professions équivalentes dans leur système de santé bucco-dentaire. Elle met en évidence les modèles efficaces, les résultats observés et le retard pris par la France, malgré les recommandations de l’OMS 2023–2030 et le droit européen.
Vieillissement et santé

1. Pourquoi comparer les modèles internationaux ?

La question des denturistes n’est pas une exception française, mais un enjeu mondial de santé publique. Plus de vingt pays ont déjà intégré une profession spécialisée dans la prothèse amovible complète, capable d’assurer l’accueil du patient, l’examen clinique de base, la prise d’empreintes, la conception, la fabrication et l’adaptation des prothèses.

Dans ces pays, on observe systématiquement

  • Une réduction des inégalités d’accès aux soins prothétiques.
  • Une diminution des délais et des listes d’attente.
  • Une baisse des coûts pour les systèmes publics et les assurances.
  • Un désengorgement des cabinets dentaires, qui peuvent se concentrer sur les actes médicaux.
  • Un meilleur maintien à domicile et en EHPAD des personnes âgées.

À l’inverse, la France reste l’un des derniers pays développés à ne pas disposer d’un cadre légal clair, alors même que le besoin de soins augmente et que les déserts dentaires se multiplient.

2. Tableau comparatif international

Tableau comparatif synthétique

Pays Statut Autonomie Particularités
Canada Profession réglementée (Denturist) Très élevée Prise en charge complète des prothèses totales, réseau très implanté en zones rurales.
États-Unis Reconnaissance dans certains États Moyenne à élevée Réduction des délais et meilleure couverture dans les États qui ont légalisé.
Australie Profession reconnue Élevée Modèle proche du Canada, forte intégration en soins de proximité.
Nouvelle-Zélande Profession reconnue Très élevée Un des modèles les plus complets pour les édentés complets.
Royaume-Uni Clinical Dental Technicians (GDC) Encadrée Autonomie pour certains patients édentés complets, sur critères stricts.
Pays-Bas Profession reconnue Très élevée Profession totalement intégrée au système de santé, prothèse amovible complète.
Belgique Activité tolérée, sans statut légal clair Limitée Pratique de la denturologie présente, mais sans reconnaissance officielle ni titre protégé.
Norvège Tannprotetiker reconnu Forte Profession autonome pour la prothèse amovible, encadrée par les autorités sanitaires.
Finlande Profession reconnue Forte Statut légal pour les professionnels réalisant les prothèses totales chez les édentés complets.
France Accès partiel obligatoire en droit de l’UE, mais sans cadre spécifique Très limitée Absence de statut dédié, engorgement des cabinets dentaires et inégalités croissantes.

3. Modèles internationaux détaillés

3.1 Canada – La référence historique

Au Canada, le denturiste est un professionnel de premier recours pour les prothèses amovibles complètes. Il effectue l’examen du patient édenté, les empreintes primaires et secondaires, la conception, les essayages, la délivrance et le suivi. Les résultats sont documentés : délais réduits, coûts maîtrisés pour les régimes publics et maintien d’un réseau de proximité en zones rurales.

3.2 Australie et Nouvelle-Zélande

En Australie et en Nouvelle-Zélande, les denturistes disposent d’une large autonomie pour la prise en charge des édentés complets. Ils interviennent en cabinet, mais aussi en structures de soins et à domicile. Les modèles sont alignés avec les objectifs de l’OMS : soins de proximité, réduction des inégalités et efficacité économique.

3.3 États-Unis

Les denturistes sont reconnus dans plusieurs États américains. Là où la profession est légalisée, on observe une amélioration de l’accès aux soins prothétiques pour les populations les plus fragiles, notamment dans les zones rurales ou sous-dotées.

3.4 Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les Clinical Dental Technicians (CDT) sont enregistrés auprès du General Dental Council (GDC). Ils peuvent, sous conditions, prendre en charge des patients édentés complets et assurer la fabrication et l’adaptation des prothèses, dans un cadre réglementé combinant sécurité et souplesse d’accès.

3.5 Pays-Bas

Les Pays-Bas constituent un exemple de profession pleinement intégrée. Le denturiste néerlandais bénéficie d’une autonomie élevée pour la prothèse amovible, avec une forte reconnaissance institutionnelle et une grande satisfaction des patients.

3.6 Belgique – Une pratique tolérée mais non reconnue

En Belgique, la denturologie existe dans les faits, mais la profession n’est pas reconnue comme profession de santé à part entière. Il s’agit principalement d’une pratique tolérée, sans base légale claire, sans titre protégé ni périmètre d’actes codifié. Cette situation entretient une zone grise comparable à la situation française.

3.7 Norvège – Tannprotetiker

En Norvège, le Tannprotetiker (prothésiste clinicien) est reconnu par les autorités sanitaires. Il dispose d’un périmètre d’intervention précis pour la prothèse amovible, en lien avec le système de santé national. C’est un exemple important pour la France, notamment pour les dossiers d’accès partiel de professionnels formés ou reconnus dans les pays nordiques.

3.8 Finlande – Reconnaissance encadrée

La Finlande a mis en place un cadre légal pour les professionnels réalisant les prothèses totales chez les édentés complets. Ces professionnels sont enregistrés et supervisés par l’autorité nationale de santé, avec un périmètre d’actes défini. Ce modèle montre qu’il est possible de reconnaître une compétence clinique spécifique, distincte du chirurgien-dentiste, tout en garantissant la sécurité des patients.

4. L’Europe face aux denturistes : une cohérence à construire

Au sein de l’Europe, la situation est hétérogène :

  • Certains pays ont déjà un cadre clair (Pays-Bas, Norvège, Finlande, Royaume-Uni avant le Brexit).
  • D’autres, comme la Belgique ou la France, restent dans une zone grise où la pratique existe mais n’est pas pleinement reconnue.

Pourtant, le droit européen impose la mise en œuvre de l’accès partiel aux professions réglementées, confirmé par l’arrêt CJUE C-940/19. Les recommandations de l’OMS 2023–2030 invitent également les États à développer des modèles innovants de ressources humaines, à déployer les soins de proximité et à réduire les inégalités sociales et géographiques de santé.

La France ne part donc pas d’une page blanche : elle peut s’inspirer de modèles éprouvés, en s’inscrivant dans une dynamique européenne cohérente.

5. Constats communs dans les pays qui ont légalisé

Dans tous les pays qui ont mis en place un cadre pour les denturistes ou professions équivalentes, on retrouve les mêmes constats :

  • Un meilleur accès aux prothèses amovibles pour les populations âgées, fragiles ou éloignées des centres urbains.
  • Une réduction des délais entre la première consultation et la délivrance de la prothèse.
  • Une maîtrise ou une baisse des coûts pour les systèmes publics, les assurances et les patients.
  • Un désengorgement des chirurgiens-dentistes, qui peuvent se recentrer sur les actes médicaux complexes.
  • Une satisfaction élevée des patients, liée à la proximité, au suivi et à la cohérence du parcours prothétique.

6. Pourquoi la France doit rattraper son retard

En l’absence de reconnaissance claire, la France subit plusieurs conséquences :

  • Des inégalités d’accès aux prothèses amovibles, notamment pour les personnes âgées, en situation de handicap ou en EHPAD.
  • Un engorgement des cabinets dentaires, qui peinent à répondre à l’ensemble des besoins.
  • Des coûts élevés pour les transports sanitaires et l’organisation des soins en institution.
  • Une absence d’offre intermédiaire alors que la denturologie existe, est enseignée et évaluée.

La France n’est pas bloquée : elle est simplement en retard par rapport aux standards internationaux et aux orientations de l’OMS et de l’Union européenne.

7. Conclusion : s’aligner sur les preuves internationales

Les comparaisons internationales montrent que la reconnaissance des denturistes n’est ni une expérimentation marginale ni une lubie corporatiste, mais une réponse structurée à des enjeux concrets : vieillissement de la population, désertification médicale, pression financière sur les systèmes de santé.

La France dispose de toutes les pièces du puzzle : formations, expérience de terrain, cadre européen, jurisprudence, recommandations internationales. Il lui manque un élément clé : la décision politique de reconnaître et d’organiser la place des denturistes dans le système de santé.

8. Aller plus loin avec France-Denturiste

Pour aller plus loin :

France-Denturiste se tient à la disposition des autorités, des parlementaires, des ARS et de tous les acteurs de terrain pour partager les enseignements internationaux et construire, en France, un modèle moderne et protecteur.

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