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Impact santé publique · Denturologie

Impact de la denturologie sur la santé publique en France

Vieillissement de la population, déserts dentaires, renoncements aux soins, explosion des besoins en prothèses amovibles : la France fait face à des défis majeurs. Dans ce contexte, la denturologie – et la reconnaissance du denturiste – apporte une réponse structurée, complémentaire et conforme au droit européen, au service des patients.

Santé publique Patients âgés · EHPAD · Renoncement aux soins

Sommaire de la page

Cette page présente, de manière factuelle, l’impact de la denturologie sur la santé publique en France, en lien avec les orientations de l’OMS et le cadre juridique européen.

1. Des besoins en prothèses dentaires largement non couverts

Les prothèses dentaires amovibles sont essentielles pour la mastication, l’élocution, l’image de soi et la vie sociale. Pourtant, une part importante de la population vit avec des pertes dentaires non compensées ou avec des prothèses mal adaptées.

Plusieurs facteurs se conjuguent :

  • des délais longs pour obtenir un rendez-vous et finaliser une prothèse ;
  • des contraintes de déplacement importantes, notamment pour les personnes âgées ou dépendantes ;
  • des coûts indirects (transports, accompagnement, perte de temps) qui s’ajoutent au coût des soins ;
  • une répartition inégale des chirurgiens-dentistes sur le territoire, avec des zones très sous-dotées ;
  • une dépendance aux importations de prothèses, qui fragilise la qualité, les délais et la souveraineté sanitaire.

Dans ce paysage, le denturiste se positionne comme un professionnel spécialisé des prothèses amovibles, capable d’apporter des réponses concrètes et de proximité, en complément du chirurgien-dentiste.

Enjeu central : transformer un parcours complexe, coûteux et dissuasif, en un parcours lisible, de proximité et mieux adapté aux contraintes des patients les plus fragiles.

2. Personnes âgées, EHPAD et maintien à domicile : un enjeu majeur

Le vieillissement de la population française entraîne une augmentation rapide du nombre de personnes en situation de dépendance, en institution (EHPAD, unités de soins de longue durée) ou à domicile. L’état bucco-dentaire de ces patients est souvent dégradé alors que :

  • la capacité à s’alimenter correctement dépend de la qualité des prothèses ;
  • les troubles de la mastication sont associés à la dénutrition, à la perte de poids et à la fragilité ;
  • la douleur, l’inconfort ou l’absence de prothèse ont un impact direct sur la dignité et la qualité de vie.

Pour ces publics fragiles, les parcours actuels sont souvent inadaptés :

  • allers-retours répétés entre l’EHPAD, le domicile et le cabinet dentaire ;
  • organisation complexe des transports sanitaires et de l’accompagnement ;
  • rendez-vous multiples pour l’empreinte, les essayages et les réglages.

Le denturiste, en tant que profession de proximité, peut intervenir :

  • directement en établissement (EHPAD, résidence autonomie) ou à domicile, selon un protocole défini ;
  • en coordination avec le chirurgien-dentiste, qui valide l’état bucco-dentaire et les soins préalables nécessaires ;
  • en assurant le suivi, les réglages et l’entretien des prothèses dans la durée.
Résultat attendu : moins de déplacements lourds et répétés, plus de confort, une meilleure alimentation et un maintien de l’autonomie pour les personnes âgées.

3. Réduire le renoncement aux soins dentaires

Le renoncement aux soins dentaires reste un indicateur préoccupant en France, notamment pour les prothèses amovibles. Beaucoup de patients reportent ou abandonnent la réalisation de leurs prothèses faute de :

  • budget disponible, même dans le cadre des dispositifs de prise en charge ;
  • possibilité de se déplacer ou d’organiser un accompagnement ;
  • visibilité claire sur les coûts, les délais et les modalités de fabrication.

En se concentrant sur la prothèse amovible, le denturiste contribue à :

  • clarifier le coût et la prestation (prothèse, ajustements, suivi) ;
  • réduire les délais en se focalisant sur ce champ spécifique ;
  • adapter l’organisation aux contraintes des patients fragiles (lieux, horaires, domiciles, établissements) ;
  • sécuriser le suivi dans le temps en cas d’évolution de l’état de santé ou de la situation sociale.
Moins de renoncement, c’est plus de sécurité alimentaire, plus de confort et moins de complications liées à la douleur, à la dénutrition et à l’isolement social.

4. Déserts dentaires : la valeur ajoutée d’une profession complémentaire

Les déserts dentaires ne concernent plus seulement quelques zones rurales isolées. De nombreuses régions, y compris périurbaines, peinent à recruter ou à conserver des chirurgiens-dentistes en nombre suffisant, ce qui allonge les délais et complique l’accès aux soins.

Dans ce contexte, la denturologie propose une organisation différente et complémentaire :

  • le chirurgien-dentiste reste le référent médical pour le diagnostic, les soins, la prévention ;
  • le denturiste prend en charge la prothèse amovible (conception, réalisation, ajustements), dans un cadre défini ;
  • les patients bénéficient d’un maillage plus fin du territoire pour leurs prothèses, sans surcharger les cabinets dentaires.
La complémentarité dentiste–denturiste permet de mieux répondre aux besoins des territoires sous-dotés, tout en respectant le rôle central du chirurgien-dentiste dans la chaîne de soins.

5. Une démarche alignée avec la stratégie mondiale de l’OMS (2023–2030)

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté une stratégie mondiale et un plan d’action pour la santé bucco-dentaire à l’horizon 2030. Cette stratégie insiste notamment sur :

  • la réduction de la charge des maladies bucco-dentaires ;
  • l’amélioration de l’accès aux dispositifs médicaux dentaires, dont les prothèses amovibles ;
  • le développement de nouveaux modèles de ressources humaines en santé, en diversifiant les profils professionnels ;
  • le renforcement des soins de proximité (community-based care) ;
  • la réduction des inégalités sociales et géographiques.

La denturologie s’inscrit précisément dans cette logique : création d’une profession complémentaire, centrée sur un besoin identifié (la prothèse amovible), au bénéfice des patients les plus vulnérables, et en cohérence avec les objectifs internationaux.

6. Conformité au cadre européen et accès partiel

Au niveau européen, le principe d’accès partiel permet à des professionnels qualifiés dans un État membre d’exercer, dans un autre État, les activités pour lesquelles ils sont formés, même si la profession n’y existe pas sous la même forme.

Ce cadre, issu de la directive 2005/36/CE sur la reconnaissance des qualifications professionnelles et confirmé par la Cour de justice de l’Union européenne, oblige les États membres à :

  • analyser les compétences réellement acquises par les professionnels diplômés ;
  • autoriser l’exercice des activités pour lesquelles ces compétences sont suffisantes ;
  • adapter, le cas échéant, les modalités d’exercice pour garantir la sécurité des patients.

La denturologie bénéficie ainsi d’un socle juridique européen qui permet d’encadrer l’exercice du denturiste en France via l’accès partiel, dans le respect du Code de la santé publique et sous le contrôle des autorités compétentes.

7. Impact économique et organisationnel pour le système de santé

Au-delà des bénéfices cliniques et sociaux, la denturologie a un impact économique et organisationnel significatif pour le système de santé :

  • Réduction des transports sanitaires liés aux déplacements multiples pour la réalisation des prothèses ;
  • relocalisation de la fabrication des prothèses, avec un effet positif sur l’emploi local et la souveraineté sanitaire ;
  • optimisation du temps médical des chirurgiens-dentistes, recentrés sur la prévention, les soins et les situations complexes ;
  • meilleure lisibilité des coûts pour les patients, les établissements et les payeurs publics ou privés.
Dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé, la denturologie permet d’agir à la fois sur l’accès aux soins, la qualité des prises en charge et l’efficience de l’organisation.

8. Conclusion : une réforme de bon sens au service des patients

La reconnaissance et l’organisation de la denturologie ne relèvent ni d’un effet de mode, ni d’un simple débat corporatiste. Il s’agit d’une évolution de bon sens, fondée sur des besoins documentés et sur des outils juridiques déjà disponibles.

Ce que montre l’analyse santé publique :

  • des besoins massifs et documentés en prothèses dentaires, en particulier chez les personnes âgées et les publics fragiles ;
  • des inégalités d’accès fortes : déserts dentaires, renoncements, dépendance aux transports sanitaires ;
  • une cohérence claire avec les orientations de l’OMS et le droit européen (accès partiel) ;
  • des bénéfices concrets pour les patients et pour l’organisation du système de santé (accès, qualité, efficience, souveraineté).

En structurant la profession de denturiste dans un cadre clair, contrôlé et complémentaire de la chirurgie dentaire, la France se donne les moyens de mieux répondre aux défis actuels de santé publique, tout en garantissant la sécurité et la qualité attendues par les patients.